ANTIGUA
Une destination phare pour les touristes au Guatemala!
C'est l'ancienne capitale du pays. Et puis au XVIII ème les espagnols en ont eu ras le pouet de passer leur temps à reconstruire la ville à chaque tremblement de terre. Du coup ils ont tout laissé en plan pour déménager à l'actuelle capitale Guatemala city 25km plus loin.
(Mauvais plan puisque ça tremblait tout autant par là bas... )
De ce fait, Antigua se visite bien plus fréquemment que Guatemala city, puisqu'historiquement plus riche, architecturalement aussi d'ailleurs même si beaucoup de bâtiments sont à l'état de ruines, elle a gardé son ambiance de "petite" ville charmante, et puis ce décor...!
C'est quand même plus classe une ville au pied de volcans!
Aujourd'hui 6 sites de ruines sont préservés dans Antigua.
Tellement préservés que parfois rénovés: on s'étonne un peu (mais pas tant que ça finalement) de voir des ouvriers reconsolider les murs de façon très grossière pour faire "comme si" c'était du vieux avec leur ciment tout neuf. Mais on comprend, de si belles ruines au milieu de la ville se serait dommage qu'elles s'écroulent...
Le très peu visité mais pourtant très beau Monasterio de la Recolecciòn a subi deux tremblements de terre quelques mois après son inauguration en 1717. Pas de bol. Puis de reconstructions en réhabilitations une partie est devenue hôpital au 18ème mais le bâtiment fût totalement abandonné après avoir perdu son toit et autres structures porteuses dans le séisme de 1773.
Pour des ruines comme neuves!
Un photographe inspiré
L'escalier principal a à peine perdu de sa superbe
L'emblématique Cathédrale Santiago, elle, date de 1545. Œuvre de maçonnerie elle était recouverte de tuiles. Détruite et rénovée maintes fois au XVIème et XVIIème, le très important séisme de 1773 a eu raison de la volonté des espagnols de la restaurer. Ils sont allés déménager leur QG à la Nueva Guatemala et l'ont laissée en l'état. Elle n'a été que reconstruite en une toute petite partie au XVIIIème pour devenir le siège de la paroisse San José.
Étonnante d'ailleurs, avec son imposante facade donnant sur la plaza central, aussi grandiose que son tout petit intérieur est modeste.
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Sans le toit c'est tout aussi joli!
Et partout dans la ville des ruines anonymes disséminées à chaque coins de rue,
pour le plus grand plaisir des photographes
Vu qu'on en a déjà visitées quelques unes des villes coloniales colorées et des églises, on a "dû" se trouver une autre attraction.
Et oh! Mais dis donc! Que vois-je? Un musée du chocolat?!
Bruno s'étant trouvé une camarade "addictocacao" à San Pedro, nous voilà avec les copains Hortense et Mathias pour un atelier au chocomuseo.
Et on en a appris des trucs chouettes! Pour l'histoire déjà,
Saviez vous que le cacao, à l'origine ne poussait qu'au Guatemala?
C'est le Dieu Quetzalcoatl qui a descendu les graines de cette boisson sacrée du ciel sur la terre des aztèques. Pour ce blasphème il a même été banni du Paradis. Boisson des Dieux qu'on vous dit!
C'était un vrai luxe et c'est même devenu la monnaie à cette époque du troc.
Puis les voisins mexicains l'ont vite adopté, tu m'étonnes.
Puis au XVème les espagnols sont arrivés par là et ont ramené la précieuse fève en Europe, où les maisons royales se délectaient bien de cette boisson exotique.
Puis tous les pays européens sont allés le faire cultiver dans leurs colonies respectives au climats plus propices et c'est comme ça que le cacaotier a envahi le monde.
Depuis la récolte du fruit, après fermentation dans des feuilles de bananier puis séchage au soleil, on a pu torréfier pour pouvoir éplucher, puis moudre au mortier, ce qui donne la pâte de cacao.
Historiquement (et comme on l'avait vu au mexique) les indigènes n'utilisaient pas de mortier mais le metate: pierre plate inclinée sur laquelle on broyait les fèves à l'aide d'un rouleau à pâtisserie en pierre.
Avec les coques on fait du thé: de l'eau, du sucre et hop.
Avec la pâte on fait le chocolat à la mode maya: pâte de cacao, eau chaude, piment et miel.
Ou à la mode espagnole: pâte de cacao, lait de vache, sucre, clous de girofles et cannelle.
(On a retrouvé aussi le molinillo qui sert à mélanger le chocolat avec le liquide. Joli oeuvre sculptée en bois qu'on fait tourner dans le pot pour faire de la mousse: symbole d'une vie longue. Y dit qu'y voit pas le rapport mais c'est comme ça)
Pour avoir goûté les trois, on penche un peu tous pour la version autochtone...
Ce n'est que bien plus tard que le chocolat se mangera. Et d'ailleurs il se boit beaucoup pour des occasions spéciales mais se mange encore très peu au Guatemala.
Il a fallu attendre le XIXeme siècle et ses inventions comme le pressoir pour séparer la pâte pure de cacao en deux: le beurre de cacao d'un côté et la poudre de cacao de l'autre.
Et zou l'industrie pouvait commencer: on utilise le beurre plus précieux pour les cosmétiques ou produits de luxe et la poudre, moins chère, pour aromatiser en rajoutant des huiles végétales, tout un tas d'additifs, colorants, conservateurs etc... qui font que les MnM's ou les Fererro rochers sont délicieux mais contiennent une liste d'ingrédients longue comme un Proust et ne sont pas top top d'un point de vue santé.
Donc rappel étiquette:
Le 'vrai cacao' c'est la pâte obtenue des fèves. Pure.
Chocolat à 70% c'est 70% de cacao pour 30% de sucre.
Le chocolat blanc c'est le beurre de cacao et du sucre.
Et c'est tout.
Bref, on était bien contents de notre visite. Quelques heures à sniffer des odeurs de cacao, on s'est pris notre dose annuelle, et on a pu repartir avec notre tablette maison, qu'on est super fiers de nous tellement qu'elle est belle!
30 fèves pour un petit lapin!
Gaby au metate
Bruno au mortier
Chocolala, chocotété, chocola, chocoté, chocolaté!
Oulalalalalalalalaaaaa!!!
Ici, on n'acclame pas fourchette mais tenedor!
Et le père Noël, c'est pas le padre navidad mais
Santa Claus. Dommage.
En ressortant, on tombe sur un défilé. Défilé de Noël.
On est le 30 octobre quand même...
On ne plaisante pas avec Noël, ici.
Quoique... entre les majorettes-elfes, les Ours polaires et le traîneau du père Noël on a retrouvé des anvengers, une princesse des 1001 nuits, Dumbo, des Bat-Pikachu, les personnages de toystory... disons qu'on ne rigole pas avec Noël mais qu'on s'adapte au marché...
Il y a beaucoup de passage ici, il faut s'adapter!
Beaucoup de tourisme à Antigua donc, et au premier abord c'est perturbant.
Qu'est ce qu'on était bien pépères chez les hippies!
Ici on retrouve des voitures, du traffic, du bruit, des panneaux en anglais, d'ailleurs tout le monde parle anglais. On se rend bien compte du changement aussi parce que les pourboires sont inclus à la note des bars et restaurants. (d'ailleurs on a des additions! Écrites!) Les prix ont gonflé d'un bon petit 25% aussi et les serveurs nous mettent mal à l'aise tellement ils sont au garde à vous à attendre qu'on les sonne, et peut-être un peu trop polis aussi...
Une ville avec un autre public et d'autres exigences, quoi!
Mais une ville véritablement charmante et typique donc indispensable à visiter si on ne vient pas de 3 mois d'Amérique Centrale, et si on veut aller se faire mal aux gambettes dans la nature.
D'ici on voit l'immensité de la chaîne des volcans guatémaltèques, si on s'en donne la peine!
Déjà le volcan del Agua surplombe la ville, sur les côtés ont voit bien Acatenango et el Fuego, et juste en retrait le cratère de Pacaya...
Il y a de quoi faire... et on vous raconte ça au prochain épisode!
😊
