Cartagena de las Indias
Carthagène des Indes est la ville la plus visitée de Colombie.
(Et ça se voit)
Grande cité portuaire, au XVIeme siècle c'etait le point central de la domination de l'empire espagnol dans toute l'Amérique latine depuis le XVIeme siècle.
Ce qui en fait aujourd'hui une ville chargée de témoignages historiques.
El Casco, c'est le quartier du centre historique, ceinturé de remparts. Et avec Getsemani, hors des murs mais sur la même presqu'île, ce sont les quartiers les plus célèbres, et les plus beaux.
La murailles protégeaient la cité des pirates des Caraïbes, (ceux là même, eh ouais! 😉) mais très vite c'est surtout devenu un ghetto pour riches, la population et surtout les colonisés n'avaient pas le droit de passer ces remparts. Et maintenant c'est un ghetto à touristes riches.
Des hôtels et restaurants très chics, des magasins de luxe, que ce soit de mode avec de magnifiques robes taillées dans des étoffes superbes ou des bijouteries aux vitrines eblouissantes d'or et d'émeraudes, les musées, l'imposante cathédrale, que des belles bâtisses colorées avec colombages et balcons en bois, aux portes cochères ceintes de vieilles pierres d'époque, en bois précieux avec de magnifiques heurtoir en acier.
Dans les rues principales, la foule de touriste se fait alpaguer par une multitude de vendeurs à la sauvette, de palenqueras, ces femmes en costumes multicolores avec leur paniers de fruits sur la tête, de guides pour une balade en calèche, vendeurs de boissons, de sucreries, de chapeaux...
Sur une multitude de petites places ombragées on retrouve des spectacles d'art de rue, des danseurs de Mapalé, des musiciens, à admirer en terrasse... c'est très beau, mais un peu cher et un peu Disneyland... et absolument pas représentatif de la Colombie, on se croirait plutôt à la Havanne.
une partie qui s'éternise
méthode naturelle pour avoir de l'ombre sur son palier
allégorie de la girafe
pichon de type heurtoir
El Casco antiguo by night
On aura préféré notre quartier Getsemani, tout aussi beau, mais plus agréable à vivre. Entre les auberges et les hotels on retrouve de vraies familles vivant là, de petits magasins, au détour des rues on tombe vite sur des grafs monumentaux, des arbres prennent possession de maisons abandonnées quand on n'en a pas fait une terrasse pour un café. Les bougainvilliers envahissent tout, rajoutant du rose ou du rouge aux murs colorés, et puis on parvient à manger dans de petites cantines, des plats populaires pour un prix clairement plus abordable...
pour cacher la couleur violette
les parapluies c'est joli mais surtout ça fait de l'ombre...
Au musée d'Art moderne, on sait que les rivières sont polluées
le jeu continue...
cet homme ne respecte rien
au royaume du disco
ode aux pichons
... même la nuit!
pour la touche caraïbéenne
eh oui, vous l'avez déjà vu
quand le jeu se corse...
Nous avons aussi visité le château castillo San Felipe, qui ressemble plus à un bunker qu'à un château fort...
Pensant fuit la chaleur écrasante dans ses nombreuses galeries souterraines, on s'est retrouvés dans une étuve... pas d'air et certaines galeries sont inondées par l'eau de mer donc de l'humidité... pour prendre le frais c'est loupé. Mais ceci dit c'est assez rigolo ces 1200m de couloirs souterrains très étroits, avec de petites pièces pour dormir, pour les prisonniers, pour entreposer la poudre ou les boulets de canon... un véritable labyrinthe!
el castillo, la forteresse des pirates
1200 mètres de tunnels pour jouer à cache-cache
Carthagène c'est aussi un grand port de plaisance, un petit parc avec des singes et des paresseux coincés dans la ville, des plages au pied de grands immeubles, à la Miami... et en dehors des quartiers luxueux le vrai Carthagène est pauvre et sale.
Lors d'un précédent passage nous étions dans une zone populaire. Des coupures de courants régulières plongent les habitants et les rues dans le noir, peu rassurant... surtout quand notre hôte nous prévient comme une évidence de ne pas nous balader avec nos papiers, sans téléphone, sans carte bleue... "on ne sait jamais, c'est pas sûr que vous vous les fassiez voler mais quand même, c'est mieux, au cas où"
Ici pas de clim, tout est moite et infesté de moustiques, on peut voir des panneaux "attention à la dengue" .
Pas de nettoyage des rues non plus, ça s'entasse au pied des poteaux électriques.
On est passés devant le grand marché populaire de Bazurto, il est conseillé de prendre un guide pour éviter de se perdre dans le labyrinthe des petites allées, et d'avoir le coeur bien accroché pour supporter les odeurs. En effet, les poissons sont vidés et lavés sur les trottoirs, laissant tout s'écouler dans les caniveaux, les pélicans et hérons sont aux aguets sur les toits de tôle ondulée...
Si on s'eloigne encore, on peut voir les déchets formant des pontons et des ponts sur la mer Caraïbe, les femmes qui font leur lessive ou leur vaisselle les pieds dans l'eau, le linge troué de partout qui sèche sur des fils barbelés le long des berges...
Les banlieues pauvres, la débrouille et les trafics, tout ceux que le gouvernement oublie et que l'on cache des touristes...
Aviez vous remarqué qu'on avait des guests?
La ville est vraiment magnifique, et vaut le coup d'être vue, mais en tant que super-associables-qui-fuient-les-villes que nous sommes, on l'aura quittée assez vite pour se retrouver bientôt loin de la civilisation!