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Déambulation en attendant les cours d'Espagnol

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Pour commencer, voici la géo-localisation de notre petite maison, qui vous permettra d'appréhender son positionnement central, au coeur du quartier historique.

Si cela ne vous parle pas, ne vous inquiétez pas, on a surtout mis la photo pour les montagnes.

On ne peut pas dire que notre première nuit à Guanajuato fût particulièrement animée par les aventures et les surprises (bien qu'on ai découvert un petit colocataire belliqueux dans les escaliers , les scorpions attaquent tout ce qui passe sur leur chemin, ça peut-être bon à savoir…) Nous avions du sommeil a récupérer. Mais dès le lever du soleil, on a bien pris conscience qu'on n’était pas dans le Nord pas de calais. 


          C'est un gong, que dis-je une longue salve de gongs qu'un sacristain probablement de très mauvaise humeur fit résonner très fort... Puis un autre bedeau, probablement aussi contrarié, sonna des cloches d'on ne sait quelle basilique tout aussi brutalement.

Il est 7h06. Bon. Ok. 
Pour nous, difficile de rester d'humeur chagrine: en arrivant dans le salon, la lumière et la vue du balcon n’annoncent que du bonheur. 
          La ville est belle et colorée, les montagnes autour servent un cadre magnifique, et au loin déjà on entend une trompette et des guitares claironner gaiement. 
Une douche, un café et viiiiite allons découvrir ce qu'on mange au petit-déjeuner dans ce pays ! 

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Mais où est ma cox?
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Le noir et blanc à Guanajuato
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La valse des lampadaires enivrés

      Les petites ruelles (callejònes) du centre historique nous amènent très vite sur la place Baratillo, les vendeurs ambulants s'activent pour servir tacos, tortas, empanadas , enchiladas et autres chilaquiles aux travailleurs ; ça sent la friture, le gras et le fromage fondu : ce pays va me plaire !  
   
          Pour le petit déjeuner on décide de s'asseoir dans un vrai restaurant, et comme on ne comprend rien à la carte on commande ce qui sonne le plus chantant… et on ne va pas se plaindre de ce qui arrive dans notre assiette ! Mêmes si à part l'omelette et las frijoles (purée de haricots) je suis bien incapable d’identifier quoique ce soit… 


          En sortant, l'ombre des petites ruelles appellent vraiment le visiteur à se perdre entre les maisons. Jaunes, vertes, roses, oranges, rouges, violettes, turquoises, bleues, c'est n’importe quoi ces couleurs et qu'est ce que c’est beau! Cela me plonge instantanément dans un souvenir de l'atelier de couture de ma mère à l’époque des couvres lits, couvertures, vestes, foulards et autres sacs de patchworks. C'était une caverne d’Ali Baba dont les murs étaient recouverts de tissus aux couleurs bigarrées et chatoyantes. Et bien pareil : on marche au milieu des immeubles arcs en ciel, avec cette impression d’être submergé par une mer bariolée.

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  Au détour d'une rue, on trouve souvent de petites places arborées, sur lesquelles on se voit déjà installés sur un banc en fer forgé à regarder le temps passer. Les yeux sont attirés partout par les balcons, toujours étroits, les fontaines, les arbres, les sculptures, partout, plein, parfois cachées sur une gouttière, parfois un visage sortant d'un mur comme un passe muraille. La musique aussi, partout tout le temps; des groupes de mariachis sur chaque place, déambulent bruyamment, ou du reggaeton sortant d'une voiture, d'un magasin ou des fenêtres des maisons… on ne trouve même pas de calme dans les édifices religieux, que ce soit la Basilica de Nuestra Senora de Guanajuato (XVIIeme, architecture baroque, jaune et rouge : emblématique de la ville), el temple de San Francisco (XVIIIeme, en briques roses) ou les petites églises de quartier, elles sont envahies par la musique et les odeurs des taquerías.  

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un restaurant très orienté
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Le passe muraille
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Body-building in GTO
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Basilica de nuestre senora de GTO
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Et son saint coloré
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Osons les cadres originaux. le selfie, c'est la vie.
Et son saint coloré
Osons les cadres originaux. le selfie, c'est la vie.

Le calme (relatif), pour le trouver il faut prendre son courage à deux pieds et oser descendre. Guanajuato est une ancienne ville minière (voilà d’où elle tient sa grande richesse historique) il en reste un labyrinthe de tunnels sous le centre ville qu’empruntent surtout les voitures et les bus, mais avec de petits trottoirs pour les piétons les plus aguerris. Il en résulte une impression de film de science-fiction, comme une cité post apocalyptique dans laquelle vivent en paix les ‘élus’ qui peuvent profiter de la surface, et les miséreux (que j'imagine steampunk) cohabitants avec les rats qui survivent misérablement dans les sous-sols.

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notre voiture de loc' pour visiter les tunnels. pas cher et solide!
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Flûte! pas un seul miséreux steampunk en vue.

 A l’opposé, un téléphérique emmène les paresseux qui ne veulent pas grimper à pieds 15 minutes de ruelles bien raides, jusqu’à la statue en pierre rose del Pípila. El Pípila est le héros de la ville, un balayeur dans la mine de Mellado qui fut un des grands initiateurs de la reconquête de Guanajuato par les insurgés. La semaine prochaine aura lieu la fête de l’indépendance mexicaine. Il semblerait que nous soyons au meilleur endroit pour participer à ces festivités, la région étant un des berceaux de la rébellion mexicaine contre les espagnols.            Par ailleurs, la ville est déjà très festive et animée. Surtout du côté du marché Hidalgo. Immense (genre vraiment immense, hein : les halles de  Wazemmes c’est de la rigolade à côté) marché couvert où s'entassent les échoppes des primeurs, des vendeurs de bibelots , drogueries, épiceries, sucreries, vêtements, boucheries et ‘traiteurs'. Ces bouchers-traiteurs sont d'ailleurs très organisés : sur leur stand un espace pour la vente en direct, et sur un côté, au bord de l’étal, 3 ou 4 tabourets pour que les gens mangent sur place. (Histoire d'encombrer encore plus le passage étroit entre les stands…)

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Le marché hidalgo

Le marché est le seul pourvoyeur en viande et poisson en ville. Mais pour les légumes on peut aussi se fournir dans les petites épiceries de quartier. C’est plus calme et plus facile pour nous qui prenons un temps fou à observer et s’interroger sur ce qu'on y trouve. « Quels fruits étranges... tu comprends ce qu'il y a écrit sur l’emballage?... comment on dit ‘beurre’ déjà ?... » Et les œufs, (comme les piles) s'achètent à la pièce. On les prend dans un sac plastique comme on pèse nos pommes au supermarché. Je suis admirative ; comment est il possible qu'il n'y ai pas une mare d’œufs crus cassés dans le rayon… ? En tous cas : j'ai réussi à ramener mes courses jusqu’à la maison en ne perçant mon sac de sucre qu’à l’arrivée !  je pense que les vendeurs de rue seront meilleurs que ce que je peux cuisiner de plus mexicain, mais pour se réconforter avec un petit plat occidental, le confort d'une vraie cuisine est appréciable. Cette petite maison est une véritable aubaine.

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Un petit pied à terre modeste...
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...décoré très sobrement

Nous sommes tout proches du centre tout en restant à l’écart des attractions et restaurants touristiques. Seul un groupe de Mariachis (quand ils jouent en défilant dans les rues ils s'appellent "callejoneadas") passe tous les soirs avec son cortège de badauds chantants le temps d'un ou deux morceaux et repart pour son tour de ville. Autrement nous n'avons que quelques voisins à saluer, et quelques ados amoureux qui viennent se cacher pour flirter à l'abri de la foule… 

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El callejon del beso en solo

En d’autres temps, d'autres amoureux. Don Carlos  et Carmen, ont été séparés par le père de celle-ci qui l’avait promise en mariage à un riche marchand. Quitte à n’avoir qu'une fille autant qu'elle soit rentable.

Carmen séquestrée par son père, n’alerta pas les services sociaux mais préféra envoyer sa servante prévenir son bien aimé. Celui-ci, mineur désargenté, s’endetta sur 50 ans pour acheter à prix d'or la maison voisine car il avait remarqué que le balcon de sa chambre n’était séparé que de 68cm de la sienne . (Notons qu’aujourd’hui une maison avec un tel vis-à-vis ne vaudrait pas trois pesos…) Ainsi les amoureux purent se rejoindre chaque nuit en cachette pour se déclamer leur amour impossible. Mais un jour le méchant papa découvrit le subterfuge, et de rage, planta sa dague dans le cœur de sa fille. Ce qui n’était pas d'une tactique très habile puisqu'avec une bonne correction et/ou en l'envoyant au couvant, il ne serait jamais entré dans l'histoire comme le grand méchant de la ville. Quelques jours plus tard, Don Carlos, ne parvenant pas à faire son deuil, pis surendetté en plus, se jeta dans la mine de désespoir.  Shakespeare n’habitant pas dans le coin, la légende resta plus ou moins confidentielle, mais aujourd’hui encore, tous les jours, les touristes amoureux font la queue dans el callejón del beso pour un baiser-selfie sensé leur garantir 7 ans de bonheur conjugal. Alors qu'il y a tout plein de petits coins drôlement plus jolis pour se bécoter, les ados locaux le savent bien...

Guanajuato, vous l'aurez compris, c'est un labyrinthe de ruelles colorées et bien pentues, où votre sens de l'orientation est mis à rude épreuve, où il agréable de se perdre. Guanajuato, c'est aussi:

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Un Cervantes enflammé
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Des bus d'un autre temps
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Des essais, fait maison, de cuisine locale

Tout ça est bien beau mais il nous faut maintenant préparer la rentrée. On n'est pas là pour se la couler douce, quand même. Les vacances sont terminées: vamos a la escuela de idioma. !Hasta luego!

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