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EL COCUY

"Elle Cocouille"

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Grande fierté de la région Boyacá, grand parc naturel national situé sur la partie orientale de la cordillère des Andes Colombiennes. 

Il y a quelques années, c'était un paradis reculé pour les randonneurs du monde entier, qui venaient crapahuter et camper dans les canyons, au bord des 150 lacs d'altitude et admirer les neiges éternelles qui ornent une vingtaine de sommets jusqu'à 5300m.

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Sur cette chaîne de montagnes vivent les indigènes U'wa. 
Pour eux ces monts sont sacrées, la neige est sacrée, les petites rivières et les lacs aussi. Ils ont obtenu de lutte acharnée que ce territoire soit devenu un parc national naturel à préserver. Ils se battent pour en faire un sanctuaire impénétrable mais tout de même ont concédé à l'État (de mauvaise grâce, en fait les U'wa les plus activistes se sont étrangement retrouvés noyés, battus à mort ou tout simplement disparus...) ont concédé donc le droit d'en faire un lieu touristique visitable. Et puis finalement l'État, non seulement s'est désengagé pour l'entretien des terres et routes, mais y a autorisé l'exploitation pétrolière.
Du coup une usine s'y est implantée pour forer les montagnes sacrées et les vider de leur pétrole. "C'est comme profaner une église, tout casser, trouver Dieu et le vider de son sang". Les U'wa ont rameuté toutes leurs forces de communication, jusqu'à faire parler d'eux à l'international* en menaçant l'État colombien d'un suicide collectif. Mise en lumière.

Mais comme ça ne donnait pas grand chose, à la suite d'une explosion dans l'usine, ils ont séquestré une 20aine d'ouvriers dans leurs locaux. Obligé de réagir l'état a carrément fait fermer le parc. 
Contents, les U'wa et les écologistes. 
En 2 ans les neiges éternelles sont revenues à leur niveau d'avant. Et finalement, aujourd'hui, le parc a rouvert partiellement: sur ce territoire immense seuls 3 treks à la journée sont autorisés. Avec des guides imposés, des sentiers bien balisés, interdiction d'en sortir, de piétiner la neige, de camper et d'utiliser des chevaux. Et le nombre de randonneurs est limité. La jauge est de 82 personnes max sur un de ces sentiers. 

 

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C'est vert pour de l'altitude, hein?
C'est parce qu'ils arrosent les prés des vaches!! si, si!
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Encore et toujours plein les yeux!
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le village perdu, mais alors bien !
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c'est encore plus beau en vrai

Du coup, vu qu'avant c'était la fête à la rando et que maintenant c'est très réglementé, dans le petit village d'El Cocuy c'est la mouise. 
70 guides pour 3 ballades jaugées: ça fait beaucoup de personnes laissées sur le carreau. 
Sans compter les chauffeurs qui emmènent les marcheurs du village au point de départ. 
Et les prix ont sévèrement grimpés. 
Nous avions un joli petit programme sur deux jours, deux randonnées donc: 1 250 000 pesos. (345€) 
Ça calme. 
D'autant pour nous autres européens qui estimons que marcher ne coûte rien de plus que des chaussures et une appli de géolocalisation...
Bref, après la très belle randonnée d'acclimatation au bord de la Laguna Palchuacal (4200m d'altitude) où nous avons pu admirer aussi de (trop) loin les neiges éternelles du Pan de Azucar, nous aurons profité d'une petite entorse à la cheville de Bruno pour se trouver une belle excuse et laisser tomber ce casse-tête de trouver un groupe et s'y intégrer pour partager les frais... 
Parce que oui, le seul moyen c'est de trouver des amigos de caminata... on nous avait dit qu'on venait à la plus forte saison, on avait même peur de se retrouver refusés à cause de la jauge. Mais rien du tout: les hôtels sont plein et il y a plein de touristes mais ce sont des colombiens qui viennent au vert pendant les fêtes, pas des marcheurs!! 

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Matin d'affluence au marché. Y'a foule
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En chemin vers le lac
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La très paisible Laguna Palchuacal, 4200m

Enfin... nos petits déboires de côté, on s'est surtout rendus compte que derrière cette image de petit village à l'ancienne idyllique, se cache surtout une grande misère sociale et financière... 
Pendant la fermeture du parc, tous les guides se sont retrouvés au chômage et les transporteurs aussi... ça a fait beaucoup de dégâts. L'alcoolisme et les évangélistes sont apparus, faisant chacun beaucoup d'adeptes. 
Malgré la réouverture partielle beaucoup n'ont pas retrouvé d'activité. 
Le soir sur la place principale, on retrouve des cowboys éperdus, titubants tristement, ce sont ceux qu'on a croisé à la bière quand on était au petit-déjeuner. 

C'est d'autant plus triste qu'en effet le village est superbe et mérite les heures de bus. 
Très photogénique avec ses petites rues typiques, toutes les maisons, tout le village, le marché, même le cimetière est blanc et vert menthe, paix et espoir. 
Les hommes sont tellement élégants, en costume et chaussures cirées, avec leur "ruanas" ponchos bruns typiques de la région. 
Il n'est pas rare de croiser des vaches ou des chevaux dans la rue. 
Typique aussi, on peut vite s'en rendre compte culinairement lorsqu'on débarque. Dès le premier jour on a été mis dans le bain: au petit-déjeuner, pas moyen de trouver quelque chose d'autre que le mute. Bouillon d'abats de moutons aux pommes de terre. 
Au petit dej, vous reprendrez bien un bout de poumon?! Baaah... une fois pas deux!

 

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Aqui la eternidad empieza
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ça transpire la joie de vivre ici, hein?
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Mais, mais? c'est un lobe pulmonaire?!
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Un tout petit appart pour la eternidad, mais une jolie vue...
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Sur la plaza central, l'ambiance est à son comble!

Bref, un charmant village avec une identité visuelle propre très marquée. Qu'on a dû quitter sans avoir pu approcher de glaciers mais pas si désappointés. 

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En vlà un pas mécontent qu'on s'en aille: "z'avez mangé les tripes de mon cousin!"

Du coup re huit heures de bus pour Tunja-la-magnifique!

En arrivant un samedi soir on pensait quand même se trouver un petit café ou restaurant sympa pour faire une belle escale avant de reprendre la route, mais c'était sans compter sur sa réglementation municipale bien relou: pas de vente d'alcool après 19h. 

Pas un bar d'ouvert. Pas de petit magasin pour nous dépanner. On aura fini dans un bouiboui tout glauque face à cette satanée gare, pour manger un poulet rôti avec deux bières vendues sous le manteau!

Non, décidément cette ville: rien pour plaire!!

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un peu tendu, on vient d'apprendre pour les bières
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