Jardín
La ville où les chevaux se promènent tous seuls.
À nouveau on se retrouve dans une toute petite ville de charme.
Les 3 heures de bus prévues depuis Medellín se sont transformées en 5h30 à coup de d'accidents et de travaux herculéens sur la petite route qui sillonne les montagnes. Nous sommes arrivés en pleine nuit, malgré la... "détermination" de notre chauffard-ffeur à presser le pas...
Hop hop hop, on enfourne direct les bagages et les parents dans un tuk tuk direction l'hôtel, et nous on prend nos pieds pour trouver de quoi pique niquer avant de se coucher.
Jardín by night c'est pas Ibiza.
Un petit air d'accordéon ou de guitare s'échappe de quelques bars à peine éclairés, des traînards finissent leur café sur la place principale, seule l'église est éclairée, illuminée plutôt.
À Jardín, la nuit, on dirait que Dieu a quelque chose à vous dire. L'Eglise brille de reflets argentés, au loin comme suspendues dans le ciel, des croix lumineuses et une statue immaculée du Christ domine le village. Tout le reste est noir.
Drôle d'effet.
de jour, classique..
pour le plaisir, la vue depuis nos chambres
Le lendemain on découvre les rues colorées; les maisons osent tout! Les murs sont recouverts de chaux blanche mais les façades sont à demi peintes de rose, vert, rouge, bleu, jaune, mauve, orange... rajoutez à ça les balcons en bois surchargés par les bacs ou pots de fleurs!
C'est... pittoresque!
La place de la veille est remplie de tables et de chaises en bois et cuir peints, assortis aux couleurs criardes du café associé.
Sur les bords, des vieux cowboys boivent leur quatorzième café de la journée en regardant les gens passer.
de nuit, fantastique!
avec une petite chapelle en cas de manque de foi
eh oui, encore un village coloré
vous pouvez compter les pots pour vous amuser
plaza de l'église, en fin d'après midi
C'est la région qui veut ça, ici on est dans la région qui produit le plus de café, et surtout le meilleur des cafés colombiens.
Ils sont partout, les champs de café, tous les flancs de montagnes sont occupés! Quand on croit voir une bananeraie on réalise en s'approchant qu'ils sont plantés là pour faire de l'ombre aux petits caféiers!
C'est l'altitude et les abeilles qui en font le véritable or noir du pays.
Pour donner les grains les plus parfumés il faut pousser entre 1800 et 2200m. Parfait on est à 1900m.
Et il faut des pollinisateurs. La finca dont nous sommes allés vérifier la qualité, possède des ruches de 15 abeilles différentes disséminées partout au milieu de ses champs. (On a goûté leur miel aussi: c'est une tuerie même quand on n'est pas amateur de miel comme moi)
Les petites bestioles se baladent jusqu'à 2km de là, pour aller butiner des fleurs très variées, en plein soleil, à l'ombre dans la forêt et au bord de l'eau près des cascades et elles ramènent le pollen sur les plants de cafés leur accordant des saveurs douces et fruités.
Et même si le monsieur n'en a pas parlé, je suis sûre que ça compte: ses caféiers ont la plus belle vue de la vallée! ☺
Ah ce qu'on est bien, à l'ombre des bananiers, au milieu des fleurs, à regarder ce paysage magnifique!
[En vrai on n'est pas venu vérifier la qualité: on nous a esclavagé!]
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retraité au travail après la réforme des retraites
la makina à moudre
étapes de la transformation du café: cueillette, lavage, séchage, torréfaction, moulu puis bu.
Che GueZabe portant fièrement l'étendard du régime de bananes emballées en compagnie de Fidel Claudio
Pour admirer la vue depuis l'autre versant, nous sommes allés nous offrir un petit frisson dans un... disons "téléphérique artisanal".
Le señor qui vivait sur la montagne d'en face se trouvait bien embêté. Pour aller au village il devait descendre à pic puis remonter, perdant un temps fou et des litres de sueur. Du coup il a tendu 320m de câbles au dessus du vide, y a suspendu une petite cabine faite en bois, rajouté un cable pour la tirer avec un petit moteur 10ch et hop il avait construit de manière tout à fait artisanale son téléphérique personnel. Puis finalement, comme personne n'est mort, ses voisins aussi l'ont utilisé, puis maintenant c'est ouvert à tous.
Et la vue en face est superbe!
Le village apparaît tout joli perdu au milieu de ses montagnes.
On voit aussi les sommets surmontés de croix et du Cristo Rey. Ça fait moins peur que quand elles flottaient dans le ciel noir!
la cage à lapin volante
le teleferico à sensations
Pour redescendre en ville, nous avons décidé de passer par les petits chemins. On passe devant une dizaine de maisons éparpillées entre les champs de café, les habitants n'ont pas l'air malheureux de leur isolement; ça joue au carte en rigolant fort, ça sirote dans des tasses ébréchées le 23ème café de la journée...
La montagne, la forêt, les rivières, les cascades, tout plein de petits oiseaux de toutes les couleurs et les arbres exotiques, la nature est belle et généreuse ici.
Sur le chemin du retour on passe devant les prés des chevaux, la belle vie: ils en ont des hectares à brouter! Mais s'il leur prend l'envie de se dégourdir les jambes pour aller voir le champ voisin, pas de problème: ils y vont tous seuls.
Par la route. Normal.
Tout à l'heure un grand cheval blanc cassait la croûte devant une épicerie en ville. Je pensais à une statue, mais non. L'herbe était probablement mieux entretenue je suppose...
l'entrée du hameau avant la cascade
toujours une nature super belle
au loin, les sommets qui culminent à plus de 3000m.
Bref, ce joli petit village vaut bien le coup d'œil pour regarder passer le temps, ici rien ne presse et ça se ressent bien.
Je me dis que ce serait idéal pour mes vieux jours. Passer la journée à l'ombre d'une terrasse de la place et admirer les arbres pousser. Même que je pourrais mettre un chapeau de cowboy et des bottes en cuir s'il faut rentrer dans le paysage!
