Las Tres Tzimoleras
Ce matin c'est officiellement notre dernière journée mexicaine.
Et pour fêter ça le soleil est rayonnant.
Bru nous a trouvé une jolie balade au bord de "las tres Tzimoleras" trois belles cascades dans la forêt. Elles se trouvent sur des terrains privés, une seule association, créée par la famille propriétaire propose donc d'aller fouler ce territoire sauvage, les agences ne peuvent proposer que des "tours" pour les voir de loin.
C'est donc avec maillots de bain, pique nique et vêtements de rechange que nous arrivons au point de rendez vous.
L'accueil chaleureux et familial est déjà un indice: on se prépare à vivre une expérience qui va nous rapprocher.
On vérifie que nous avons une tenue et des chaussures appropriées, on nous donne un casque et un gilet de sauvetage et on nous fait remplir et signer un formulaire pour s'assurer de nos aptitudes physiques et psychologiques et surtout décharger l'association des risques encourrus.
Bon.
C'est donc pas juste une ballade.
L'entrée du monde perdu
"¿Lista, familia?
¡La aventura empieza!"
Nous voilà en petit groupe embarqués sur les bancs d'un pickup pour 3 quarts d'heure à se faire balloter, secouer et bringuebaler sur une route cahoteuse et terriblement raide.
Je pense déjà au retour en serrant les fesses... Et apparemment je ne suis pas la seule.
!Que buena vista!
On profite de la vue magnifique sur la vallée, on croise une végétation dense et variée, des mules et des chevaux sauvages. Ils étaient utilisés pour l'agriculture il y a quelques années. Et quand les propriétaires sont partis, ils les ont laissés là. Ils vivent donc avec des chèvres aussi, en totale autonomie, en quasi liberté sur un territoire bien protégé.
La belle vie.
Après la ballade en 4x4, une petite marche d'approche, on s'équipe, consignes de sécurité et un petit rituel d'évacuation du stress et des tensions avant de commencer pour profiter à fond du moment.
Rituel de la roca
Nos quatre guides, Angel, Justin, Victor et Paquito montrent l'exemple et courent comme des gamins pour remonter la rivière.
Il a beaucoup plu ces derniers jours: l'eau turquoise et limpide, c'est râpé. Par contre on profite d'un débit ahurissant. Voilà qui sied bien à notre activité du jour: c'est parti pour la journée canyoning!!
Déjà, marcher dans l'eau pour traverser est une aventure, le courant nous pousse et nous maltraite, alors pour se poster au bord des cascades pour sauter..!
En tous cas nous voilà bien heureux, à nous jeter de promontoires en bassins, à crier notre joie et décharger toute notre énergie pour combattre le courant à la nage, se laisser porter en petit train et en toboggan sur les pierres lisses... Quel bonheur!
On joue sur et sous les cascades, on profite des sédiments pour se purifier la peau, "plus purs, plus efficaces et moins chers que dans les magasins de luxe" mais comme un air de régression en enfance flotte sur nous, ça se termine en bataille de boue...
Du courant?! Que courant.
Le petit train s'en va dans la rivière
Soin du visage en milieu naturel
On va tous avoir une belle peau
Tziiiiiiiiiiiiiiimoleras!!!!!!
Et puis selon le courage de chacun, un grand saut depuis la tzimolera intermédiaire.
Nous serons cinq braves à oser sauter. Et la récompense, sera sublime.
Angel nous fait nous rapprocher de lui, tous les 5 main dans la main, et nous devons avancer vers ce qu'on devine être un précipice les yeux fermés.
Les sensations sont décuplées et l'appréhension aussi...
Il nous stoppe et on ouvre les yeux.
Je crois que je n'ai jamais ressenti cette émotion.
Aussi ébahie qu'éblouie à la vue de la trentaine de mètres de vide devant nous, que par la beauté du site. C'est tellement intense que la superbe du panorama grandiose surpasse la peur du vide.
Une sensation qu'on n'oubliera pas de sitôt.
Extraordinaire.
Bruno content et un peu tendu aussi
On hésite à se pencher en avant
Toujours aussi détendus les sourires
Ce paradis perdu au milieu du Chiapas est un vrai trésor. Bien préservé du tourisme de masse, on est bien hors des sentiers battus.
Pour couronner le tout, Angel nous expliquera sur le chemin du retour l'histoire du site et de la création de son asso.
Cette propriété est son terrain de jeu depuis qu'il a 9 ans. Et quand les familles ont abandonné cette terre trop difficile à cultiver et à entretenir, il s'est mis en tête que personne ne devrait la dénaturer.
Les fonds récupérés par les quelques visiteurs comme nous servent donc à nettoyer et entretenir les lieux, et surtout résister aux investisseurs qui voient bien l'immense potentiel touristique du site.
C'est bon de savoir que partout dans le monde des gens poursuivent leurs rêves et résistent.
Pour un au revoir au Mexique en beauté, c'était une dernière journée fantastique.
Et Isa qui nous retient
