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Otavalo

 Los primeros pasos en Ecuador

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Bonjour Equateur!!

 

Le passage de frontière de la Colombie à l'Équateur est bien glauque... entre les files dédiées aux Vénézuéliens, les camps médicaux de la croix rouge et l'accueil par les agents qui se croient dans grey's anatomy avec leurs tenues stériles mais mèches de cheveux et bijoux dépassants de partout...

Les formalités passées on part vite fait de là dans un taxi direction la station de bus pour rejoindre la ville hors zone rouge du ministère de l'intérieur la plus proche: Otavalo. 

La petite anecdote du trajet c'est qu'à un contrôle de police, un gendarme anti-drogue a eu vent qu'il y avait 2 touristes venants de Colombie dans le bus, du coup tous les passagers ont dû nous attendre, le temps qu'on lui répète à peu près 6 fois qu'on ne fumait pas de marijuana, et à peu près 8 fois que oui, on en était sûrs. Le temps aussi que l'on fasse ouvrir la soute du bus pour trouver nos sacs, menaçant de les faire renifler par un pauvre chien adorable qui ne demandait que des gratouilles et des croquettes, bref le temps que les autorités abandonnent l'idée de nous soutirer quelques dollars...

Heureusement les autres passagers étaient plutôt patients et rigolaient plus qu'ils ne râlaient du retard. 

2 heures plus tard, on nous dépose on ne sait où à Otavalo et  sous la pluie. 

On chope le premier taxi qui passe, direction notre hostal: ras le pouët de ce trajet, ça fait tout de même 28 heures qu'on l'a entamé!

Nos hôtes sont charmants, la cuisine a l'air chouette, ya plein de terrasses et la vue est belle, voilà, hophophop, ne perdons plus de temps: à la sieste!!!

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on enchaîne les jolies vues depuis un moment

Le lendemain, c'est jour de marché. Ça déborde de partout, mais c'est étonnamment propre! Les allées sont larges, claires, pas de bousculade; une première depuis le début de ce voyage!!

Otavalo est réputé pour avoir le 2ème plus grand marché d'Amérique latine, entre celui dédié au frais, celui aux animaux (avoir le cœur bien accroché et le nez bouché est un plus) et celui dédié à l'artisanat, la ville est un marché géant le samedi. On en profitera pour s'équiper en bonnets de laine d'alpaga. Le genre de truc à pompon qu'on n'achèterait jamais en France mais vu que la priorité est de garder nos oreilles intactes lors des grandes randonnées d'altitude... et au point où on en est question look...

La très bonne surprise c'est qu'au marché on retrouve du bouillon pour le petit dej! Aaah quel plaisir! 

La moins heureuse c'est qu'on y retrouve aussi la précarité. Une dame rabougrie âgée d'au moins 130 ans prend son petit-déjeuner sur le même banc que nous, elle récupère nos restes de sa main toute plissée. Les os et la patte de poulet et jusqu'à la dernière gorgée de bouillon. Pas un mot ni un regard, à peine un timide sourire et elle replonge le nez dans son assiette de riz.

Une première balade nous emmène voir la cascade de Pechuge. Pour rejoindre la nature on traverse une casse auto-moto. C'est complet là dedans! Et depuis longtemps! La verdure pousse entre les engins. Quand on rentre dans la forêt, on traverse des ponts tous moisis, un petit aqueduc et ensuite tout devient très balisé. C'est tout joli, la cascade est belle, il y a plein de petits coins tranquilles pour que les amoureux se bécotent en retrait, des points de vue pour les selfies d'usage, mais c'est aussi le retour des moucherons piqueurs. Fuyons! 

 

Il y a un lac, San Pablo, plus loin, alors on poursuit notre balade de découverte. Pour être francs, c'est pas dingue dingue... le lac est immense, bordé de roseaux, mais par définition ça donne un paysage tout plat donc moins impressionnant. Heureusement un immense volcan surplombe le tout. 

Sur les rives, des familles entières se retrouvent pour le pique-nique du weekend, l'auto-radio du pick-up à fond pour l'ambiance, les vaches qui paissent pour voisines de fête. 

On rentre par des petites routes isolées, jusqu'à surplomber notre ville d'Otavalo et réaliser qu'elle est dans une véritable cuvette bordée de vieux volcans. Ce que c'est beau! Ces mastodontes sont tellement impressionnants, ils sont tellement grands que les nuages nous cachent leurs sommets! 

La ville elle-même n'est pas particulièrement charmante, seul un détail attire l'œil, les lampadaires. Ils sont décorés de sculptures de vitrail, des colibris, des paysages, des églises, des hérons, des visages de Rumiñahui... des oeuvres d'une finesse improbable perchées au milieu des fils électriques!

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le royaume de la pièce détachée
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pont à planches vermoulues pour aventurier en manque d'eau
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la nature reprend le dessus
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aqueduc sauvage domptée par l'aventurière de passage
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la cascada Peguche qu'est bien mais sans pluche
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pique nique familal du samedi. Gros son et bord de route.
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laguna san pablo dominée par l'Imbaburra
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la foire aux petits vitraux

Le lendemain, nous reprenons un bus pour nous approcher du gros volcan Cotacachi qui nous toise depuis la terrasse. Nous allons faire le tour du lac Cuicocha, un lac de cratère à 3300m, 13km de chemins de crête autour de l'eau. La météo est blagueuse par là, on démarre sous les éclaircies, on traverse les nuages pour se retrouver au dessus et dans le froid, puis le vent chasse tout le monde et le soleil nous cuit, et finalement on terminera notre tour sous une petite pluie fine et fraîche. 

À chaque lumière différente, l'eau du lac change de couleur. C'est un spectacle superbe, du turquoise sur les berges, au bleu azur, du bleu marine au bleu profond, virant à l'émeraude sous le passage d'un nuage... j'ai vu peu de saphirs aussi purs que les eaux de ce lac. 

C'est une belle balade de 4 heures, on a croisé peu de courageux allant jusqu'au bout, par contre à l'arrivée que de monde!

C'est une sortie du dimanche classique, sauf que les familles pique niquent au bord de l'eau sans prendre la peine de monter sur les hauteurs du cratère. Dommage la vue est tellement plus belle. Ce parc naturel est protégé, mais gratuit. C'est une première pour nous qui avions l'habitude de payer toutes nos randos jusqu'ici! 

Ceci dit on a l'impression que les gens sont moins sensibilisés à l'écologie, déjà on sent bien que la marche c'est pas une habitude, et puis les enfants cueuillent des bouquets avec les fleurs exotiques des bords de chemins, avec l'aide de papa et sous le regard attendri de maman... C'est étrange comme ça choque, je ne connais pas les règles ou les lois dans les parcs ici, ce n'est peut-être pas interdit, mais ça fait mal au cœur ces belles fleurs sauvages qui vont mourir avant même d'atterrir dans un vase... 

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la laguna Cuicocha où la couleur de l'eau change constamment
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disparition des radars dans 5, 4...
vidéo vue espectacular
monstroplante
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de jolies fleurs à venir sur une plante légèrement mutante
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prêt à en découdre au milieu des petites fleurs
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un endroit relaxant pour les fées
bleu saphir
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Une cabane là dessus, ce serait le bonheur

On ne sait pas trop si c'est le manque de récup' après notre looong voyage depuis Salento, si c'est l'oreiller qui maltraite nos cervicales, ou l'altitude mais on a du mal à récupérer... du coup tant pis pour l'ascension du Fuya Fuya (4263m) on se prend quelques jours de repos, et on se trouvera une autre rando d'acclimatation du côté de Quito! 

(Oui parce que 4200m d'altitude on considère que c'est de l'acclimatation vu les autres sites qui nous attendent...)

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cadrage, lumière, couleurs, coiffure, mise en beauté et pose avantageuse: tout y est!

En tous cas cette première étape équatorienne nous enthousiasme autant qu'elle nous intrigue. C'est beau, c'est sûr, les gens sont véritablement adorables, l'artisanat est beaucoup plus fin et original qu'ailleurs, on trouve (enfin!) un peu, (un tout petit peu) de variété dans la cuisine, mais il y a un drôle de truc inconnu à apprivoiser. Comme une drôle d'ambiance qui flotte dans l'air. 

C'est visuellement assez similaire à tout ce qu'on a déjà connu mais c'est pourtant la première ville où je me sens étrangère. Peut-être moins culturelle, en tous cas pas touristique, les rues se vident à la tombée de la nuit, il n'y a pas de quartier animé avec restaus et bars, d'ailleurs ya PAS de bars. Le seul qu'on a trouvé est tout petit, tenu par un polonais, qui produit sa bière maison à 5$ le verre. Nous qui râlions déjà quand on n'avait pas le choix dans les terrasses, là on aurait bien aimé se contenter d'une chaise de jardin devant l'épicerie!! Quoiqu'à l'épicerie: c'est quoi ce pack de 6 bières de 25cl à 14,95$?!!?? Et le moindre poulet rôti à 10$ minimum??

Non mais ho? Ça va pas la tête?! C'est quoi ces prix?

Bref, entre le fait d'être passé au dollar américain et que ces pauvres équatoriens payent des taxes folles pour tous type de produits, on se sent un peu perdus dans ce pays... 

C'est finalement une ville qui est restée "authentique", dans le sens où clairement rien n'est vraiment prévu pour les étrangers. Ça oui, c'est une ville de randonnées mais justement il s'agit de n'être là QUE pour randonner. 

Et puis probablement qu'après 3 mois colombiens, tout était devenu plus ou moins familier et le changement de pays n'en est que plus perturbant... pas les mêmes bruits, ni odeurs, pis pas le même climat!

 

On espère qu'en rejoignant la capitale on trouvera un peu mieux nos marques! 

Et oui, tout arrive: pour une fois on cherche une grosse ville pour se sentir à l'aise! 😆

 

¡Hasta luego desde Quito!

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