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San Gil et alentours

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On quitte le Boyacá pour le Santander, deuxième grande étape colombienne. Et le changement de décor est radical: sur le trajet dans le bus on peut voir que les arbres se font plus feuillus et tropicaux, dans les pâturages les zébus remplacent les vaches (petite surprise les zébus, je ne savais même pas qu'ils existaient sur ce continent!) Et surtout à la descente du bus mais quelle chaleur!

Nous atterrissons à San Gil, petite ville très animée et touristique. 
À l'arrivée, un peu abattus par le changement de température, pas de grandes velléités à s'agiter. Du coup on se baladera simplement au hasard des rues. Ça faisait longtemps qu'on n'avait pas visité une ville aussi bruyante, le traffic et les embouteillages, la musique crachée par chaque magasin, chaque restaurant, chaque café.
On fait rapidement le tour: la grande église, un grand mercado couvert et la plaza central toute illuminée pour Noël. C'est la sortie familiale par excellence: on y trouve des vendeurs à la sauvette, des barbecues, des glaciers ambulants, les parents discutent sur les bancs pendant que les enfants courent entre les panneaux "interdiction de marcher sur la pelouse"...
Un peu plus loin, le long du río Fonce, on peut se balader dans le parc Gallineral. Petit parc naturel où découvrir la flore locale en marchant entre les immenses arbres et les lianes géantes, on peut y nourrir tortues, écureuils et un ara multicolore, nager dans la piscine municipale, acheter des hormigas culonas (fourmis à gros cul) pour un petit snack plus diététique que les MnM's...
Une ville assez grande pour accueillir un grand centre commercial par ailleurs. On s'y sera aventuré pour nos courses du dîner de nouvel an avec l'espoir (vain) d'y trouver quelques produits alimentaires d'importation (genre du bon vin et un crémant). Finalement, peu de trésors là dedans. Les bulles seront coupées à la bière (ça n'a pas l'air, dit comme ça, mais c'était largement meilleur) et le vin sera parfait pour le bœuf bourguignon!

Sinon, la ville en elle-même ne présente que peu d'intérêt, mais c'est la capitale des activités de plein air: randos, parapente, rafting, spéléo, VTT de descente, VTT tout court, saut à l'élastique. 
 

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palme d'or de la kitcherie pour San Gil. On adore!
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heureusement, il y a des sorties de secours dans les tunnels aujourd'hui
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grandeur et quelques branches

Barichara/Guane:

Le lendemain un bus nous monte vers les plateaux, direction Barichara, ses petits rues de maisons blanches et son église ocre. C'est très joli mais pour la vue c'est râpé, on est à hauteur de nuages, ils traversent la ville régulièrement... On attend donc un ciel plus propice à la ballade en se régalant d'un petit-déjeuner typico, le caldo de huevos: bouillon de lait aux oeufs pochés, avec patates douces, pommes de terre et fines herbes. Un vrai petit bonheur! 
Le soleil reste timide mais motivés que nous sommes, nous ne changerons pas nos plans: c'est parti pour la petite randonnée sur le camino real. C'est une portion d'une ancienne route tracée par les indigènes, qui reliait Bogotá, Santa Fé, Pampelune, Carthagène et allait même jusqu'au Vénézuela. Restaurée par un colon allemand Geo Von Lengerke, c'est une fierté locale de l'ingénierie du XIXème, il en reste des énormes pavés penchés dans tous les sens, petit plaisir pour randonneurs mais veritable défi pour VTTistes! 
En temps normal, ce trajet devrait nous offrir un panorama somptueux sur la cordillère andine surplombant la vallée. Avec les nuages, nous ne voyons pas au delà de 50 mètres. Dommage. Mais cette brume donne une ambiance très particulière; on entend les croassements de corneilles invisibles qui semblent nous suivre, on longe un petit lac de kryptonite, on croise le regard de zébus qui semblent perdus dans la savane... atmosphère inquiétante et paisible à la fois.
Au bout de ce chemin, on arrive à Guane, petite ville toute aussi charmante que Barichara avec ses murs blancs et son église ocre, mais on voit bien que peu de touristes s'y aventurent: il faut un 4x4 pour parcourir les petites ruelles et on y trouve peu de commerces. Le temps d'une glace à la noix de coco à peine sortie du congélo que nous en sommes repartis à bord d'un pickup pour le chemin inverse. Depuis la route, on s'aperçoit que les nuages se sont levés: la vue qu'on a loupée à l'aller est en effet sublime!

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le naturel, c'est notre voie
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tuc-tuc aux couleurs de la ville
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caldo de huevos, chocolate caliente, p'tit déj'de champion
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camino real avec des points de vues à couper le souffle
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Nos premiers zébus d'amérique
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à Guane, si t'as pas de 4X4, tu marches
Oh, ben ça alors. Une église ocre
dans une petite ville blanche...

Pescaderito:
Un autre minibus nous emmène à Curití. Toute aussi charmante petite ville blanche avec son église ocre (ouais, je sais, c'est pas bien original mais c'est la région qui veut ça!) Où on aura beaucoup apprécié le petit-déjeuner de tamale santandereano. (de l'ail, des oignons, des poivrons, des bouts de côtes de porc, du bacon enroulé dans une pâte de maïs et le tout cuit à la vapeur dans une feuille de bananier) 
En marchant 5km après la sortie de la petite ville, on entend de l'agitation: c'est le Pescaderito. 


Une rivière coule sur des énormes pierres, formant des piscines, des toboggans et des plongeoirs naturels pour la plus grande joie des enfants! 
L'eau est fraîche, les petits poissons passent entre nos jambes et les vautours nous regardent de haut. 
Ils attendent probablement les restes du pique-nique de nos voisins de plage. 
Une fois de plus on constate que les colombiens ne plaisantent pas avec le pique-nique. 


Des familles nombreuses marchent à la queueleuleu sur le sentier avec bouées et parasols, mais aussi les grosses glacières, les marmites géantes et un arbre pour faire le feu. Mais vraiment! Des branches grosses comme eux-mêmes, coupées au passage sur les bords du chemin.

Ya une raison si les colombiens se baladent avec une machette à la ceinture... c'est pas la jungle, c'est pas les règlements de comptes, c'est pour les pique-niques.

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de jolies places qui invitent au "descanso"
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Pescaderito, muy hermoso
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Isa à l'échauffement...
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...avant la pose du plongeon

Juan Curí:
Pour se baigner à l'abri du soleil de plomb il faut prendre le bus vers le Sud. Le chauffeur s'arrête au bord de la route, "¡Disfruten!"
Et on marche une 20aine de minutes en s'enfonçant dans la jungle sur un sentier aléatoirement pavé. Puis on arrive au pied de la cascade de Juan Curí. Magnifique chutes de 180m de haut se déversant dans un petit bassin tout rond qu'on croirait conçu exprès pour la baignade. Depuis le bas on n'aperçoit que les 50 derniers mètres mais quand on s'approche de la cascade on sent bien que les petites gouttes ont pris de la vitesse: ça pique fort! Comme un tir de pistolet à bille à bout portant!
Il est possible de la descendre en rappel: ya intérêt à filer droit pour éviter de se prendre les trombes d'eau sur la tête!
C'est superbe cette chute d'eau au milieu de la jungle, et pour être frais, c'est frais!

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pour vous montrer, ce que l'on ne voit pas du bas
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la fraîcheur, tellement bienvenue

C'est bien agréable ces petites ballades mais comme on est en plein dans les périodes de vacances colombiennes que de monde et que de bruit!
Alors on décide de se réfugier au vert à quelques kilomètres de là, dans une finca de café qui surplombe la vallée. 
Les transports en communs ne vont pas par là-bas. Il faut trouver un taxi qui sache où ça se trouve et qui accepte d'y aller. Ce seront nos hôtes qui nous l'enverront. Un petit taxi jaune (comme un NewYorkais) avec des bananes aux vitres et des néons verts nous embarque. Le chauffeur a une demi heure de retard, des yeux rouges, met la musique à fond et se croit dans GTA. 
J'ai quelques doutes quand il tourne sur une piste de terre rouge vers nulle part, puis de plus en plus au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans la forêt... mais il nous dépose devant une demeure magnifique et une grande rousse nous montre toutes ses dents pour nous accueillir: "Bienveniiidoooos!!!"
La finca est superbe, on s'y est sentis tellement bien qu'on n'a plus voulu bouger de là.
Dans la forêt autour de la maison, de grands eucalyptus, d'immenses bambous, un peu partout du café bien sûr, des mandariniers, des orangers, et comme toujours des orchidées et bromelias ornent les troncs partout. 
Et puis surtout cette vue! Quelle vue impressionnante sur toute la vallée, San Gil au fond et la cordillère au loin. Un filet-hammac suspendu dans les arbres avec sa balançoire en dessous sont piles en face du coucher de soleil, c'est grandiose!
Trois jours à ne faire absolument rien que lire dans l'herbe à l'ombre d'un manguier, jouer du ukulélé pour la mule qui vaque à ses occupations de mule, regarder le bal des colibris, se faire surprendre par le bruit du vent dans les ailes des rapaces qui nous survolent de près... 
La vie est tranquille ici. 
Enfin... pour nous!
Parce que nos hôtes, eux, ne chôment pas!
Pendant trois jours on les aura vu courir et se démener pour accueillir tout le monde.
Entre les gens qui arrivent mais repartent aussitôt en s'apercevant que c'est loin de tout, ceux qui réservent mais n'arrivent jamais, ou le lendemain, la famille de la proprio qui débarque sans prévenir alors qu'on est complet (nos hôtes leur auront même laissé leur chambre et dormi sur un pauvre canapé dans le salon) Entre les allers et venues en taxi et les activités parapente, rafting, VTT etc de chacuns à organiser, le temps passé en cuisine pour nous concocter les petits-déjeuners et dîner; ils en dépensent de l'énergie!
Quel drôle de couple!
Elle, anglaise, a décidé de tout plaquer pour un voyage seule en amérique latine à ses 40 ans. Elle y aura rencontré son mari, chef boulanger colombien et apprenti chaman. Deux ans plus tard ils sont tombés amoureux de cet endroit et depuis gèrent l'hostal de main de maître.
Lui, le nonchalant, entretient les lieux, fait les courses, et surtout cuisine les meilleures pizzas du pays et du vrai bon pain (et c'est rare ici!)
Elle, aussi agitée des bras que du bocal, gère toute la logistique, les comptes, prépare les dîners et accueille les clients de sa voix tonitruante. 
Un soir, on finira tard tous ensemble autour d'un grand feu. Gérants, amis, et clients réunis. Les bières ne comptent pas sur la note de l'hotel, on se cotise et c'est une soirée entre nous. 
Les petites bouteilles d'aguardiente et de digestif local (infâmes) passent de main en main, les petites bourses à farine et cuillères à narine passent de nez en nez; ça chante, joue de la guitare, raconte des blagues, des histoires, ça fait connaissance, ça plaisante, ça se confie... le tout dans un espagnol approximatif en fonction du niveau des allemands, croates, anglais et français autour du feu.
Certains se seront couchés après les premières lueurs du jour, d'autres pas du tout. Et finalement ce seront les invités et amis encore debout qui nous auront préparé le petit-déjeuner, étrangement encore plus conséquent que d'habitude. Un vrai petit dej de lendemain de cuite. Mais nous ça va, ce sont plutôt les cuisiniers qui en auraient eu besoin!!

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loin de tout, proche de rien, que du bonheur
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le patio-hamacs pour des siestes reussies
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 entre bambous et palmiers, ma robe balance
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Le Hamac de compet'
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espace de répétitions pour ukulélé
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clair/obscur, surtout obscur

En tous cas, super souvenir que ce séjour en dehors du temps dans un décor de rêve, et parfait timing: ces trois jours de 'vacances' dans notre périple sont tombées à pic avant la prochaine étape plus physique;

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À bientôt depuis La Mojarra!!!
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