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Toluca de Lerdo

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S'il y a des passages "obligés" au Mexique, le nevado de Toluca en fait partie.

On quitte donc les pluies d'après-midi de Valle de Bravo pour la ville de Toluca de Lerdo, capitale de l'État de Mexico (et non: c'est pas Mexico DF la capitale de l'État de Mexico. Va comprendre...) On y retrouve une méga mégalopole avec son traffic et sa pollution mais sous le soleil.

On en profite pour faire quelques emplettes dans un centre commercial géant, il faut se préparer pour l'ascension du lendemain; crème solaire, chaussettes en Alpaga, lunettes de soleil de montagne, bonnet... difficile à croire à ce moment là mais là-haut il est prévu 2°, risques d'orages et une tempête de neige dans l'aprèm.

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Notre quartier pas très très touristique
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Notre hostal etrangement charmant la nuit

Le lendemain, à ce qui me semblait être l'aurore, on croise notre adorable réceptionniste en tenue de coureur cycliste. Il nous fait remarquer qu'on aurait dû partir plus tôt, c'est plus joli. Plus tôt ç'aurait été le milieu de la nuit...

Mais je ne m'étonne pas de sa remarque, vues les journées à rallonge des mexicains. Et d'ailleurs je me demande s'il part ou s'il revient de son entraînement cycliste...

Bref, un taxi nous emmène à la gare routière, on y laisse nos sacs en consigne et on monte dans un bus pour la petite ville de Raices. (600 âmes et une église rose bonbon à 3531m d'altitude; les habitants les plus hauts perchés du Mexique) 

Ya pas foule. 

On demande notre chemin à une dame au bord de la route. "Continuez de marcher deux ou trois lacets au bord de la route, puis prenez le chemin de terre à gauche puis faites du stop. Un pick-up vous montera jusqu'au premier palier, puis un second vous montera au point de départ" 

Pas le temps de croiser de pick-up, une voiture toute déglinguée nous propose directement le point de départ de randonnées. On découvrira plus tard qu'il y a une foultitude de "taxis clandestins" dans cette région...

Parfait. 

Malgré nos précautions un sac sera inondé, la poche d'eau n'aura pas résisté à la pression à la montée. 

Mais tout va bien. Nous on résiste bien.

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Enfin c'est ce que je croyais. 

Bru cavale dans la première montée. Je suis habituée à me faire distancer mais là, il se passe des trucs bizarres derrière mon front. Même pas 50 mètres que je dois déjà encore ralentir. 

Une barre au crâne, comme quand on mange une glace trop vite. Rien de traumatisant mais comme je ne mange pas de glace c'est bizarre et je sens bien que ça se calme quand je descelère. Ok. 

Ça fait donc ça le manque d'oxygène. 

Heureusement arrivés au bord du cratère la vue sur l'intérieur récompense!

C'est plus grand que je le pensais. C'est finalement plus coloré aussi: les lacs bleus nuit, les pentes du cratères noirs charbon, rouges, verts, jaunes, les crêtes enneigées mélangées aux nuages éblouissent le tout, et rajoutez pas dessus la profondeur du bleu du ciel quand il apparaît...

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Quand on se rapproche du fond du cratère on se rend compte qu'il y a de la vie ici. Toute une improbable végétation étrange: des mousses compactes, des herbes bicolores, des petites fleurs rouges et jaunes, des chardons qui ressemblent à des tournesols pétrifiés...

C'est beau et surtout étrange. 

L'impression de fouler la planète Mars. 

D'autant qu'on est hors saison, y'a pas âme qui vive: on a un nouveau monde à explorer tous seuls au milieu de rien.

​

Quelle immensité!

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Depuis le fond du cratère on se sent suivi et on l'est: une vague de nuage nous talonne. Alors on décide de prendre de la hauteur. 

La terre est meuble.

Puis il faut slalomer et enjamber des pierres.

Puis une longue allée de sable.

Déjà que les pas sont lents et petits, on glisse, on s'enfonce et on recule. 

En plus j'ai "take a chance on me" d'Abba qui tourne en boucle dans ma tête. Ça n'a rien à voir mais ça n'aide pas.

Dure, donc la montée jusqu'au bord du cratère. 

Mais la sensation est formidable une fois arrivés: de l'autre côté c'est vertigineux. Dans le genre chemin de crête ça se place bien. Pas partout, mais pile là où on a décidé d'arriver. Et puis les légers vertiges de l'effort...

"Ouhlala, je vais m'asseoir deux minutes moi, avant de profiter du paysage..."

 

Nous sommes à hauteur de nuages, ils passent drôlement vite tout autour de nous. 

On ne voit plus à 10 mètres et la minute d'après la vue est superbe. On tremblouille dans le vent froid et la minute d'après le soleil nous cuit. 

 

On décide de redescendre quand on réalise l'heure, que les orages sont prévus pour bientôt, et qu'on n'a pas du tout envie de les vivre depuis l'intérieur des nuages.

La descente est beaucoup plus marrante. On se la fait en grandes glissades, du ski en chaussures. Chaque pas nous avance de deux mètres. Je rigole toute seule, j'ai l'impression d'avoir 8 ans: c'est trop super. 

Et je veux pas cafter mais je crois qu'il y en a un autre que ça amuse beaucoup aussi...

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Beaucoup moins rigolotte la dernière montée sur les gravillons volcaniques pour ressortir du cratère. Disons que j'ai le temps d'admirer le paysage... et de chantonner Abba. 

 

Une fois de retour au point de départ on s'aperçoit que notre gentil "taxi" nous a attendus. Il est patient cet homme. Ou vraiment la saison est basse et il n'a rien d'autre à faire...

Alors qu'on se fait secouer, bringueballer, qu'on saute et rebondit sur sa banquette défoncée dans sa voiture défoncée sur la route défoncée, je peux pas résister au roupillon. 

Trois heures et demi de marche et je suis usée comme après un marathon. 

Trois-quarts d'heure plus tard, pas le temps d'espérer trouver un bus. Un gentil monsieur nous propose de nous accompagner un peu plus bas, où on aura plus de passages. Pour 15 pesos. 

Bah allons y. 

Il nous emmène bien loin, étrange pour le prix. 

Et il s'arrête ensuite au bord d'une route en faisant signe à une autre voiture de nous prendre. "Il vous emmènera jusqu'à Toluca pour 15 pesos aussi" Ah bon. Baaaah... de toutes façons on n'a plus trop le choix.

En trois fois moins de temps et deux fois moins cher que le bus nous voilà débarqués sur notre trottoir. "En fait il s'est passé quoi, là, exactement?"

Bon. On se doute un peu de la légalité relative de notre trajet mais quand même: hyper pratique et efficace cette mafia là!

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Toujours est il qu'on n'a pas le temps de réaliser; on doit choper le prochain autobus pour la ville de Puebla où nous sommes attendus pour le weekend.

Et avec un peu de chance il y aura le film Mamma Mia dans le bus. 

Here we go again!

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