TUNJA
Entre Villa de Leyva et El Cocuy
On a réalisé un peu tard que le matin de Noël il n'y aurait pas de bus, pas de taxis non plus mais en revanche une jolie gueule de bois.
Nous devions quitter notre chambre avant-midi, du coup nous avons pris un doliprane, nos gros sacs et nos chaussures de rando pour quitter la chambre d'hôte vers la ville la plus proche: 45minutes à pieds bien chargés dans la pampa.
Pour se retrouver dans un hôtel, moche, bruyant et moite le temps de récupérer. Mais pas de regrets, on y a trouvé un véritable trésor: une douche de compétition!! Avec de l'eau chaude ET de la pression!!! Notre meilleure douche depuis teeeeellement longtemps!
En plus c'était notre 6 moisiversaire: plus de maison, plus de hogar dulce hogar, depuis 6 mois. Quel beau cadeau! 🥰
C'est donc requinqués que le lendemain on s'aventure avec philosophie pour une journée transport (si on a bien retenu une chose de la Colombie c'est qu'il en faut beaucoup pour se déplacer ici!) On prend un bus pour la ville de Tunja, puis ensuite on croisera les doigts pour qu'il y en ait un autre vers El Cocuy.
On n'a pas dû les croiser assez fort... beaucoup de monde pour nous renseigner à la gare, mais beaucoup de monde qui ne sait absolument rien. D'abord on nous dit qu'il n'y en aura pas aujourd'hui. Puis peut-être demain mais on ne sait pas à quelle heure. Ça dépend de quels chauffeurs viennent travailler mais ça on ne le saura que quand ils seront là. Chouette 😑.
À tout hasard on va se renseigner à l'agence qu'on avait repérée grâce à des groupes de voyageurs sur facebook (on dirait pas comme ça mais niveau information fiable: Facebook n'est finalement pas le pire. En tous cas beaucoup plus efficace que les plateformes d'infos officielles) et ô miracle, dans le petit bureau, pièce vide avec juste un ordinateur posé sur une pile de cartons usagés, au bout du 3ème interlocuteur on nous trouve un bus le jour-même! Youhou!!
À 23h. Youhou un peu moins enthousiaste.
Mais très bien! Bagages déposés à la consigne, allons visiter la ville de Tunja pour occuper les 12 heures d'attente!
Et bien... comme prévu: elle ne présente aucun intérêt, cette ville!
Trois églises: bon ben on est juste passés devant vu que c'était fermé.
Deux musées: fermés.
Et deux parcs. Super mais l'un est fermé pour cause de tonte de la pelouse et puis de toutes façons il pleuvine.
Au cinéma on a le choix entre Jumanji, une comédie familiale dont l'affiche inspire le navet-novelas-potache et Starwars. Enfin... Las guerras de las galaxias"
Donc, on erre comme des âmes en peine dans les rues pentues de Tunja. Et ben c'est même pas joli!
Le plus grand intérêt qu'on y a trouvé c'est la petite cantine miteuse dans la gare routière, c'est moche et les conditions d'hygiène sont discutables, mais qu'est ce qu'on a bien mangé!!
Un pan de mur charmant avec balcon
Le bâtiment le plus décoré: la loterie!
Même les illuminations de Noël sont tristes!!
ah si! y'avait un joli mur!
Bref, on erre, on erre, puis avec la nuit on retourne attendre dans la gare. C'est universellement glauque les gares la nuit...
On joue aux cartes sagement dans notre petit coin, des gens dorment un peu partout, visiblement c'est normal: on voit même des gens en pyjama! Vu que personne ne sait quand arrivent ou quand partent les bus à l'avance, les gens viennent comme nous en croisant les doigts et certains ont eu moins de chance: "le prochain est à 4h du matin demain"... bon ben ils dorment là en attendant.
Notre voisine de banc nous le dira:"Pour prendre le bus il ne faut pas beaucoup de sous mais beaucoup de patience!!"
Et notre bus de 23h arrivera, (par ailleurs, il n'entrera pas dans la gare, mais passera dans la rue en face) à minuit et demi!
Je passe vite fait sur des broutilles comme le fait que le chauffeur gonfle un peu son chiffre d'affaire en prenant six personnes en plus sur la route, qui passeront le long trajet par terre dans le couloir ou devant les toilettes... sur le fait aussi que mon petit voisin de droite aura vomi 5 ou 6 fois dans la nuit et laissé son sac plastique rempli de son dîner digéré-régurgité suspendu à mon accoudoir pour le garder à portée de main au cas où.
En même temps, le chauffeur lui-même passe dans les rangs distribuer des sacs plastiques: il sait bien que ses virages vont retourner le bide de tout le monde... chouette nuit, quoi.
Mais le lever du jour dans les montagnes encaissées est magnifique. Dans la lumière des feux on devine la forêt dense qu'on traverse, puis au détour d'un virage parfois un village avec une église magnifique au milieu de la nature. On devine aussi aux tremblements que la voie n'est pas goudronnée partout... on s'enfonce vers le bout du monde.
Arrivée à 8heures le lendemain.
Le village d'El Cocuy (prononcer "el cocouille")
C'est joli mais très petit et très calme. On n'aura pas de mal à trouver notre hospedaje, la ville se quadrille sur 4 rues.
Décidément on fait dans le petit bled en ce moment!
Attendre, attendre ça va mieux avec un verre de vin...
Du coup, vous la ressentez la tristesse quand on voit nos mini-doses arriver...?
