VILLA DE LEYVA
Au milieu du XVIème, la ville fût fondée comme un site de villégiature pour les officiers militaires, le clergé et la noblesse. Puis les touristes nationaux sont arrivés, puis les internationaux... transformant la toute petite bourgade de campagne en une petite ville bourgeoise très photogénique.
10000 habitants à l'année, le double ou le triple le weekend.
On voit d'ailleurs aux alentours des grandes maisons luxueuses se construire partout. Et c'est peu dire luxueuses! Des propriétés dignes des coteaux riches de Saint Tropez ou de Sainte Maxime...
Toutes d'ailleurs construites à la mode coloniale d'antant, avec les murs de chaux blanche et les tuiles ocres. On se croirait en Méditerranée.
La ville est célèbre pour ça justement: ses petite ruelles de pavés géants, ses maisons coloniales toutes blanches et surtout sa Plaza Mayor: la grand place. Une des plus grandes d'Amérique. Surtout par rapport à la population...
120mx120m de larges pavés, pentues dans tous les sens, créant de véritables vagues de pierre (véritable cauchemar pour colombiennes pomponnées en talons hauts qui viennent poser pour instagram) bordée de maisons blanches avec d'étroits balcons de bois, et surtout en son centre: une petite fontaine.
Plutôt qu'une statue d'un héros de guerre ou un saint comme souvent, une fontaine. Unique source d'eau des villageois pendant une 40aine d'années.
Et faut avouer que c'est assez impressionnant cette immense place pour un si petit village.
Quand les touristes ne bondent pas l'endroit, c'est un immense espace vide parsemé de quelques chiens qui font la sieste; on s'attend à voir passer un cowboy, une charette, des moutons... un véritable saut dans le temps.
Très cinématographique comme endroit.
Bon sinon, faut quand même le dire: c'est joli mais il n'y a pas grand-chose à faire par ici.
Quelques balades à pied ou à cheval, une église et un couvent transformé en musée d'art religieux, une boutique de chocolat qu'ils appellent musée pour les trois vendeuses qui peuvent expliquer comment c'est fait, et quelques restaurants.
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Nous, on s'y installe pour se faire un Noël au calme en amoureux.
On avait trouvé une chambre dans une grande maison avec tous nos critères: loin de tout, un balcon, un lit queensize, une douche privée, du wifi pour joindre la famille, une cuisine, une terrasse, une vue splendide...
Et puis... finalement... le balcon est trop étroit pour en profiter, on a vue sur un arbre, la douche est privée mais on se retrouve sous un petit filet d'eau froide, la cuisine est rustique, loin très loin de la terrasse, à laquelle on n'aura de toutes façons pas vraiment accès puisque la famille qui nous reçoit en profite.
Et paf, qui a eu la même idée que nous pour passer un Noël au vert? Un gros groupe de 8 voyageurs français disséminés en amérique qui se sont rejoins en Colombie pour fêter leur Noël entre amis. Vu qu'on n'avait qu'un seul et même petit bout de verdure pour dîner: partageons notre Noël!
Tout serrés autour d'une table de jardin pour quatre, on s'est préparé un dîner barbecue gargantuesque! Et finalement qu'est ce qu'on était contents de tomber sur eux! Ça aurait pu être un gros groupe de teuffeurs hongrois avec qui on n'aurait pas pu communiquer, ou une famille de naturistes japonais ou que sais-je !?
Nous voilà bien chanceux de rencontrer des petits jeunes, (ben ouais, ça se balade sous la trentaine tout ça, bande de pvtistes!), hyper intéressants et sympas, et avec plein d'infos à partager sur la Colombie pour la suite du voyage!
On espère en tous cas que vous avez tous passé un heureux Noël où que vous fussiez en famille, entre amis ou en amoureux, pourvu que la fête fût belle!!
Juste pour illustrer l'aventure des transports en eux mêmes:
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Nous étions donc à Suesca petite localité sur la route de plus rien. Comme on est des français bien têtus et persuadés que tout se trouve sur internet on investigue sur les blogs, les sites des compagnies routières, les sites des terminaux de bus, pour en venir à la conclusion implacable: il faut retourner à Bogotá pour prendre un bus vers Villa de Leyva.
Le soir on discute avec notre super hôte Felipe qui s'exclame: "mais non non non!!! Ne retournez pas à Bogotá! La pollution, les bouchons: ça va être pénible! Demain, vous vous postez juste en face de la maison et vous arrêtez le premier bus vers la capitale, vous demandez qu'il vous dépose au péage, vous traversez l'autoroute, vous arrêtez le premier bus vers Tunja, et à Tunja vous trouverez une camioneta vers Villa de Leyva!"
Bon. Ça a l'air moyennement cool mais on a plus confiance en lui qu'en internet...
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Nous voilà donc nos sacs et nous même, au petit matin en face de notre hostel, au bord de la route à alpaguer un minibus déjà bondé. On nous entasse comme des poulets en batterie et on nous jette sur l'autoroute au bord du premier péage. On traverse les dix voies en serrant les fesses et on se retrouve sur le bas côté avec une demi-douzaine de clandestins (probablement vénézuéliens) aux yeux rouges. Ils nous regardent avec curiosité quand je leur demande si c'est bien par là qu'on peut attendre un bus vers Tunja. "Oui, oui. Tunja ou ailleurs, faut juste attendre et l'arrêter... et sinon vous n'auriez pas mille pesos à dépanner?"
Quelques minutes plus tard, 3 d'entre eux partent en trombe: ils courent et aggripent les tuyaux d'un camion citerne arrêté pour passer le péage.
Ok... alors c'est pas comme ça que j'espère finir le trajet...
Un gros autobus ralentit vaguement, on l'arrête avant qu'il ne passe la caisse: "-25000 cada uno!" "-Vale" "-Adelante".
Et hop aussi simple que ça!
On se place comme on peut avec nos gros sacs, je me bats contre le mal des transports pour faire la discussion à mon très curieux voisin pendant toute la durée du trajet. Bonne idée, puisque c'est lui qui m'indiquera où prendre le dernier bus vers Villa de Leyva.
Alors ok, c'était pas de tout repos mais clairement: on a gagné 3heures.
Conclusion, rien ne fonctionne mieux que les infos qu'on ne trouve nulle part, rien ne vaut l'experience et les habitudes des gens.
